État des lieux

Une distance qui pose problème: la vie des étudiants étrangers à Lannion   

Les étudiants internationaux logés au Crous de Lannion rencontrent des difficultés de transport et d’espace. Ainsi que de logement pendant l’été.

Kemo Camara et Liam Mackosso logent tous les deux au Crous de Lannion © Nicole Baldisserotto

De nombreux étudiants étrangers optent pour les résidences universitaires, pour des raisons financières, pour une meilleure intégration sociale et une proximité plus grande avec l’université. Le Crous de Lannion héberge ainsi 45 % des étudiants internationaux de l’IUT.

La résidence du Crous de Lannion, ce sont 306 chambres pour des étudiantes de l’IUT de l’Enssat et de l’IFSI, située juste à côté de l’IUT. Chaque chambre de 9m2 comporte une salle de bain. La résidence se compose de trois bâtiments de quatre étages, chacun équipé d’une cuisine collective. Les bâtiments se partagent une salle de loisirs.

Pour Nidish, étudiant indien en informatique, deux raisons l’ont principalement conduit à choisir le Crous :  « Premièrement, je ne savais pas qu’il y avait des logements ici. Deuxièmement, c’est un petit peu moins cher. Comme je suis boursier français, ils m’ont proposé le Crous. » 

Nidish est étudiant en informatique © Thierry Peigné

Une fermeture estivale qui pose problème

Pendant les vacances d’été, le Crous est fermé. Durant cette période, la majorité des étudiants rentrent chez eux, mais certains n’ont pas cette possibilité, principalement les étudiants étrangers.

Kemo Camara est lui aussi étudiant en informatique et il vient du Sénégal. Il est arrivé en octobre 2024 et depuis, il n’est pas retourné chez lui. Il explique que le billet d’avion pour rentrer est très cher et qu’il augmente considérablement pendant les vacances. « Je travaille au KFC pendant les week-ends et je vais essayer de demander beaucoup plus d’heures pendant l’été. Et si on me l’accorde, je vais essayer de trouver un appart quelque part en ville. »

Son ami et camarade de l’IUT, Liam Mackosso, raconte qu’il a, lui aussi, fait une demande pour travailler au KFC et que, si cela fonctionne, il restera à Lannion et cherchera également un logement pour l’été.

Nidish, qui est en deuxième année, explique qu’aux dernières grandes vacances, il a pu rester chez son frère à Paris. Cette année, il fera son stage dans une autre ville. Pour autant, il ajoute : « Pour l’instant, ça va, mais pour la troisième année, peut-être que ça posera un problème de trouver un logement ici. »

La difficulté des transports

La résidence du Crous est située à près de 5 kilomètres du centre-ville, ce qui représente presque une heure de marche. De plus, la nuit, la ville est très peu éclairée, rendant les déplacements à pied plus compliqués, d’autant plus que le trajet longe une avenue très fréquentée.

Le seul transport public disponible est le bus, qui fonctionne en semaine de 6h45 à 19h25, avec un passage toutes les heures. Le samedi, les horaires sont réduits et, le dimanche, aucun bus ne circule.

Cela pose un problème pour certains étudiants, en particulier les internationaux, qui ne possèdent pas de voiture. « La plupart des sorties, c’est le soir. Or, en soirée, il n’y a pas de bus qui va en centre-ville. Et toutes les activités se trouvent là-bas. Avec la distance, ce n’est pas possible de marcher jusqu’au centre-ville », témoigne Kemo Camara.

Kemo Camara doit résoudre le problème de la fermeture du Crous l’été © Nicole Baldisserotto

Les contraintes liées à la cuisine

Pour Liam Mackosso, « le plus gros problème, c’est au niveau des cuisines. Parce qu’on cuisine tous à la même heure. Ce qui fait qu’il y a trop de monde dans la cuisine et qu’après, tu n’arrives pas à faire à manger. Donc, tu es en train d’attendre un certain moment et après tu dois repartir. »

Nidish raconte que, à cause de la forte demande pour les plaques de cuisson, il ne cuisine que le samedi et le dimanche. Lui, Liam et Kemo s’accordent à dire que l’installation de plus de plaques pourrait aider à résoudre le problème.

Liam Mackosso espère travailler à Lannion cet été © Nicole Baldisserotto

Mais au-delà de tout cela, pour certains, ce qui complique leur séjour, c’est l’éloignement de leur famille. Kemo explique : « Ce qui me manque, c’est d’être avec ma famille. Ah, ma grand-mère me manque trop. Elle est tout pour moi, parce que moi, j’ai très tôt perdu ma mère, à l’âge de 12 ou 13 ans.» Pour Sami, étudiant à l’Enssat, « c’est difficile d’être très loin de notre famille et tout, mais il faut savoir gérer son temps. Il ne faut pas rester tout le temps seul. » Il raconte que faire du sport l’aide beaucoup à se sentir bien. Toutes les activités sportives sont proposées gratuitement sur le campus.

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