« Je vis sur un bateau ». À Perros-Guirec, Annie Cottet a choisi un logement atypique
Annie Cottet et son chien, Loulou, vivent l’été sur un bateau dans le port de Perros-Guirec (Côtes d’Armor). Un choix de vie original, « euphorisant », selon celle qui travaille à la cafétéria de l’IUT de Lannion.

« Je vais avoir 60 ans et j’ai décidé de changer de vie au niveau de l’habitation ». Il y a trois ans, Annie Cottet achète un bateau construit en 1970 pour y vivre avec son chien, Loulou. Le Ty Louann, appelé ainsi grâce à la fusion de leurs noms, est installé dans le port de Perros-Guirec (Côtes d’Armor). Il devient une maison flottante sur laquelle tous les deux viennent passer leurs étés. « Le système des loyers ne me convient pas. Comme j’étais fan de bateaux, j’en ai acheté un », indique Annie Cottet.
Depuis son installation, celle qui travaille à la cafétéria de l’IUT de Lannion, a entrepris plusieurs rénovations. Le bateau de 9,50 mètres de longueur comprend deux cabines, l’une servant de chambre et l’autre de débarras, une salle de bain, une petite cuisine et un salon. « Là tu es debout, tu peux vivre. C’est comme un petit studio. Tu as une vraie pièce. On peut y manger à quatre ou cinq ». Une redevance annuelle de 2100 euros à la capitainerie garantit l’accès à l’eau, au Wi-Fi et à l’électricité. Elle doit également s’y rendre afin de se doucher.

Une traversée de l’Atlantique
Entre Annie Cottet et l’océan Atlantique dans lequel mouille son bateau, c’est une longue histoire. « Je rêvais un jour de traverser l’Atlantique. Je voulais être un jour au milieu de l’océan, savoir quelle sensation ça faisait. Grâce à un ami, j’ai réalisé mon rêve », explique-t-elle. En 1999, elle réalise cette traversée à bord d’un catamaran et passe plus de 20 jours sans poser le pied sur la terre ferme. Pourquoi l’Atlantique ? Cela importe peu. « Ce n’est pas le fait d’arriver qui est important, c’est le trajet qu’on prend. Traverser l’Atlantique en bateau ou en avion, au final on arrive au même endroit. C’est la façon dont on le fait qui a de l’importance. Comme la vie », glisse Annie Cottet.

Après sa traversée, Annie Cottet décide qu’un jour, elle s’achètera un bateau. C’est chose faite aujourd’hui. Elle affirme qu’elle pense être à l’âge idéal pour faire ce changement, car elle ressent moins le besoin des choses matérielles. « Ce n’est pas comme quand j’avais 20, 30 ans ou 40 ans et que j’avais l’impression qu’il fallait que j’aie tous mes objets », explique-t-elle.
« C’est une déconnexion totale »
La quinquagénaire apprécie le fait de vivre dans le port. « Tu es au milieu de l’eau, c’est euphorisant. Tu as l’impression d’être en vacances, confie Annie Cottet. Même là, quand je viens l’après-midi, j’ai l’impression d’être en vacances. C’est une déconnexion totale ». Elle apprécie surtout l’autonomie que ce nouveau mode de logement lui offre. « C’est une forme de liberté. Même si je n’ai pas le permis bateau, je sais que je peux prendre un skipper et un pilote et qu’il m’emmènera où je veux, avance-t-elle. Demain, si mes voisins ne me plaisent pas, je déménage. Si le port de Perros ne me plaît plus, je m’en vais. C’est ça le plus gros de ma liberté. »
Annie Cottet n’a pas encore de certitude quant à son avenir. Elle habitera pleinement sur son bateau à partir du mois de mai 2025. « J’ai encore d’autres projets. Peut-être qu’un jour, il finira par être posé sur un terrain et que j’y habiterais. Je n’en sais rien. Qui sait ? Il sera au sec, au moins », sourit Annie Cottet.

🎧 Pour en savoir plus, n’hésitez pas à jeter une oreille à ce podcast de Lola Renaudat et Louis Pin.
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